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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 12:40

La Fève et moiJe reviens à mes premières amours, quand ce blog était uniquement mon exutoire et un endroit où raconter mes blagues de merde et mes coups de blues...

 

 

J'ai du mal à écrire sur le Grand Haricot depuis que la Fève est née, j'ignore pourquoi. Peut-être pour ne pas m'avouer que ça n'a pas été une période très facile pour lui.

Un très grand bonheur pour nous tous que ce jour du 7 avril où elle est arrivée, mais après, ça n'a pas été tout rose à la maison.

Gloups ! Boule dans la gorge...

 

Avec ma fille, j'ai été dans une bulle jusqu'à il y a peu de temps. Je n'en ai pas parlé autour de moi pendant longtemps. Je l'avoue, je ne voyais qu'elle, je n'avais besoin que d'elle, je n'étais bien que seule avec elle.

Une bulle maman-bébé que je n'ai pas vraiment assumée (c'est sûrement là le problème) et qui m'a un peu bouffée pendant des semaines.

 

Après le congé paternité et les vacances de Pâques, le quotidien a repris ses droits : les garçons s'habillaient le matin et partaient pour l'école ou le boulot. A 8h10, je me retrouvais complètement seule. Et je souriais parce que c'était ça que j'attendais. Ils m'agaçaient. Mon fils, mon mari, ils m'agaçaient. Parce qu'ils n'étaient pas "nous", ils n'avaient... pas leur place dans ce lit où l'on s'attardait, ma fille et moi des heures durant à se respirer, à se regarder.

Et le soir, tout le monde rentrait avec une histoire à raconter, une histoire que je n'avais pas envie d'entendre. Pas envie non plus de recevoir du monde, de donner ma fille.

 

Mon fils, il n'a rien dit face à cette nouvelle maman. Celle qui s'agace d'un rien, qui n'a plus le temps d'écouter ses dernières performances de sprinter. Celle qui préfère être seule, les yeux dans les yeux de son bébé, pour lui donner le sein. Pourtant, le grand écart, comme je l'appelle, était flagrant : une relation totalement fusionnelle et tactile avec mon bébé et une relation bien plus distante avec mon aîné. Parce que je n'arrivais pas non plus à lui faire de câlin une fois rentrée à la maison. Alors qu'avant la naissance de la Fève, je le bordais encore, on choisissait ensemble une peluche pour la nuit ( il est volage en ce qui concerne les doudous), je le massais quand il rentrait du sport...

Et puis il y avait les ptites conneries faites à l'école, les devoirs, qui m'obligeaient à râler (à crier parfois). Encore un grand écart parce que pour mon bébé, je n'avais que des mots tendres. En réaction, il est devenu douillet et s'est mis à vouloir prendre un cachet au moindre mal !

Toute seule, j'avais presque peur de préférer un de mes enfants. De faire une différence entre mon grand arrivé par accident dans une famille monoparentale, dans les bras d'une ado peu sûre d'elle et influençable et cette petite, désirée, attendue, accueillie plus sereinement par un couple plus mûr, qui sait dire "merde" aux donneurs de leçons...

J'ai mis le temps, mais on a fini par parler de tout ça et demander pardon. Je ne change plus ses couches, je ne lui donnes plus son bain, mais c'est mon petit garçon, j'ai eu peur qu'il l'oublie. Heureusement, ça n'a pas été le cas.

 

Mon mari, il a compris tout de suite ce que je ressentais, il me l'a dit il y a peu de temps. Il a bien senti que je m'agaçais de sa lenteur à rhabiller le bébé après le bain (il faut dire qu'elle était si petite qu'il avait peur de la casser...), que je trouvais parfois trop de prétexte à reprendre le bébé de ses bras.

 

"Tu t'isolais un peu, tu voulais tout faire, toute seule. J'ai rien dit parce que ça peut péter vachement fort quand tu n'es pas bien, comme quand tu t'es fait opérer. Et je sais que ça passe."

 

C'est là que tu sais pourquoi tu l'as épousé, pourquoi tu le gardes malgré ses chaussettes en boules et la mousse à raser collée au miroir de la salle de bain. J'ai failli le priver des premières joies de papa primipare.

Sa réaction et ses mots m'ont étonnée parce qu'il n'est pas branché psy mon déménageur et les lectures de futur papa très peu pour lui. Il est sensible, c'est sûrement ça.

 

Pas facile de mettre des mots sur ses erreurs. Je crois que je me suis rendue compte de l'existence de cette bulle le jour où pour la première fois, j'ai emmené ma fille au restaurant. Grande joie de revoir mes Follasses... grande joie de présenter SEULE ma fille à MES amies. De partir en road trip à Paris, rien que toutes les deux.

L'article de La Poule Pondeuse "L'enfant et le couple", m'a fait réaliser certaines choses, notamment qu'une certaine fusion était normale, qu'il fallait l'admettre et lui laisser le temps de s'atténuer.

 

Aujourd'hui, les choses vont mieux. Cette naissance, on la partage. La Fève est devenue un lien très fort entre le Haricot et son beau-père. Ça "roule" comme on dit. Je râle quand il faut (ou pas !), je recommence à rigoler AVEC EUX. On devient 4 et plus 2+2. La bulle est encore là mais elle ne bouffe plus notre vie de famille, elle ne me bouffe plus moi.

Je me demande parfois ce que j'aurais vécu si mon aîné avait été vraiment tout petit, à l'âge où ils ont encore besoin de soins dits "maternants" (bain, habillage etc). Peut-être que je le vivrais un jour, si on décide de faire un autre enfant, je ne sais pas.

 

J'ai envie de vacances avec mes enfants, avec mon mari. Se retrouver en d'autres lieux pour être ensemble.

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commentaires

C
<br /> Merci pour ce billet qui me parle, qui m'émeut tant, je l'ai vécu aussi !<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Heureusement que tout passe ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Comme quoi quel que soit leur âge, les grands trinquent un peu à l'arrivée d'un nouveau dans la fratrie. Mille baisers.<br /> <br /> <br />
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X
<br /> Super que l'équilibre se profile entre vous 4 ! Des vacances, rien de tel !!!<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Un bien beau billet...<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Merci ma Poulette !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Je me souviens aussi de la bulle: pour Martouille j'ai préféré prolonger d'une journée le séjour à la maternité plutot que rentrer à la maison avec tout le monde! Et le "grand" de 22 mois est vite<br /> parti à l'assaut de la bulle, par exemple il réclamait la lecture d'un livre pendant la tété!<br /> Mais je sais que cette période était indispensable pour que mon bébé se sente bien dans ce monde...<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Ca doit être encore plus difficile quand on a un tout petit... Comme tu dis, cette période de fusion, je ne la regrette pas vraiment (elle est toujours là), je sais qu'elle est nécessaire quelque<br /> part pour le bébé.<br /> <br /> <br /> <br />