Ca fait 17 mois que je ne fume plus. J'ai arrêté sans difficulté (mais j'étais une petite fumeuse, soyons honnête) et je n'ai pas envie de reprendre.
Je me rappelle encore cette dernière clope, fin juillet 2010. Je venais de faire mon test de grossesse et d'en poster la photo à mes copines (mon futur mari n'était pas là, fallait que ça sorte).
J'étais très très émue. Je suis allée me servir un verre de vin blanc et me chercher une Marlboro. Je suis sortie sur le balcon, il faisait juste la bonne température. Là, j'ai bu mon verre de vin lentement, très lentement parce que je savais que ce serait le dernier (j'ai été archi prudente les trois premiers mois, mais j'ai bu une ou deux coupettes pendant les fêtes). Après, j'ai fumé ma dernière clope, lentement aussi. Hein ? Pourquoi pas pendant ? Parce que la clope fausse le goût du vin, ce petit blanc vendanges tardives qu'on trouve dans le Gard (slurp).
J'ai savouré cette dernière pollution pulmonaire en pensant à mon bébé. Je crois que c'était la meilleure de toute ma vie, encore meilleure que la clope post-tartiflette. Et ce vin, était-il meilleur parce que je le sirotais, tout doucement, à petite gorgée ?
J'ai arrêté facilement parce que je ne fumais pas beaucoup. Je fumais surtout le soir (impossible de fumer le matin à jeûn, beurk), sur mon balcon, jusqu'à 5, 6 cigarettes à la suite. Monsieur Nanou, non-fumeur mais grand buveur, me tannait chaque soir pour que j'arrête. Mais non, même quand il neigeait, je fumais. J'avais une sorte de panoplie contre le froid : veste de déménageur en polaire bleue marine, gros pyjama et plaid (oui plaid) autour des jambes, mitaines et bonnet. Inutile de vous dire que je me sentais un peu pathétique fagottée comme ça.
Ça fait 17 mois que je ne fume plus et ça ne me manque pas contrairement aux 4-5 fois où j'avais "arrêté" avant. C'est sans doute dû au bébé je pense. La première fois que j'ai arrêté, je ne pensais qu'à ça et j'étais imbuvable !
Je suis devenue complètement intolérante à l'odeur de la cigarette. Quand mon beau-père se penche sur mes enfants pour les embrasser, l'haleine encore chargée de cigarette (sa spécialité est de sortir fumer mais de recracher la dernière bouffée à l'intérieur de la maison, grrrrrrrr), ça me dégoûte, ça m'agace, ça m'écoeure...
Sentir l'odeur de tabac froid chez nos amis, voir la fumée rentrer quand même alors qu'ils sortent fumer sur leur balcon...
Et tout récemment, une amie nous a annoncé qu'elle arrêtait sa pilule. Ça me fait un peu mal au coeur de la voir continuer à fumer et boire plus que de raison. Je me garde de porter le moindre jugement, je sais qu'elle arrêtera de boire aussitôt enceinte mais pour la cigarette j'en suis moins sûre. Je ne veux pas la juger ni faire de réflexions, je sais à quel point pour les "vrais" fumeurs, enceinte ou pas, arrêter c'est dur. Ne pas arrêter, c'est dur aussi, quand on porte un enfant. Subir le regard des autres, les petites remarques "Mais pense à ton bébé enfin !".
Je me contenterai d'être là pour elle et lui filer toutes les bonnes adresses de sages-femmes spécialisées si elle le désire. J'avais tellement de ne pas pouvoir arrêter que je me suis bien documentée sur le sujet !
En attendant moi, j'ai arrêté et je ne constate que du positif. Je n'ai plus une haleine de fennec mort le matin, juste une haleine de fennec vivant. Le soir, je n'ai plus à lutter contre une envie irrépressible de fumer dans le froid : je reste avec les miens à me légumiser dans le canapé ou à raconter des bêtises sur ma page Facebook (comment ça t'es pas encore fan ??).
Je ne pollue plus mon organisme et je suis contente que mon pré-ado ne me voit plus fumer. Il a été le premier à me féliciter d'avoir arrêté parce que "quand même aspirer de la fumée, c'est naze quoi !).
La clope c'est fini, et j'espère, je sens, que c'est pour toujours.
Par contre, le petit verre de blanc...
Mon nouveau cendrier !