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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 08:00

J'ai déjà parlé longuement de Nanny, ma soeur. C'est Nanny pour le blog parce que dans la vraie vie, nos prénoms se ressemblent beaucoup. Nanny c'est un peu ma mère. Elle m'a tout appris, même à lire alors que je n'avais pas l'âge.

On s'engueule dès qu'on se voit, comme dans notre enfance. Mais de toute ma famille, c'est d'elle dont JAMAIS je ne pourrai me passer.

 

Vendredi, ma soeur est devenue veuve avant même d'être mariée. Son conjoint est décédé brutalement, alors qu'il était en déplacement professionnel.

Vendredi, elle ne pleurait pas au téléphone. Assommée, choquée.

 

Evidemment, malgré le prix décourageants des billets d'avion, je vais rejoindre ma soeur dès que possible aux Antilles. Je refuse qu'elle soit seule pour dire adieu à son amour perdu. Au père de son fils de 2 ans.

J'entends sans cesse sa voix neutre, sans larmes, égrénant toutes les formalités qui l'attendent et me demandant à MOI de tenir. Me disant que ça va aller. Tu verras, Nanette, ça ira. Viens si tu peux, mais ne te ruine surtout pas pour moi, tu sais comme c'est cher...

 

Je n'arrive pas à comprendre, pourtant j'essaie. Ce week-end, j'ai dit tellement de gros mots que c'en est indécent. Bordel de merde de vie et de destin de merde. Et pourquoi bordel. Et fais chier la vie putain. 41 ans, putain.

 

J'ai même dit un ou deux gros mots au bon Dieu aussi. Mais je sais qu'il a compris pourquoi.

 

Je pars très bientôt pour la Guadeloupe, avec ma fille. Le Haricot est au collège et je n'aurai pas les moyens de payer nos billets.

Un marathon administratif m'attend cette semaine. Ma fille n'a ni passeport ni carte d'identité (à 6 mois, je n'en voyais pas l'intérêt). Logistiquement, je ne peux pas la laisser en métropole et partir 15 jours au moins. Si dans la journée vous avez 5 minutes pour prier pour que ma fille obtienne un passeport en urgence, vous seriez des anges.

 

Presque 8000 kilomètres me séparent de ma soeur et j'en crève. Je voudrais être avec elle, la prendre dans mes bras, lui dire que je suis là. M'occuper de mon neveu pour elle, la décharger du poids de formalités qui l'attend.

Et je suis là. Et elle est seule.

 

Attends-moi, j'arrive. Je t'aime. Bientôt, je serai là.

 

 

P.S : Un grand merci à mes Follasses pour leur soutien indéfectible, comme d'habitude.

Merci également aux petits mots reçu via facebook et aux conseils sur la page du blog. Il est complètement dingue et beau de trouver tant de bonnes âmes sur internet.

 

P.S 2 : Je n'ai pas eu le temps de me pencher sur le concours Saforelle, je m'y mets dès que possible. Je posterai les lots avant de partir.

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 08:42

famille_nombreuse.jpgLa Fève tète tranquillement dans mes bras... Je me sens bien. Je viens d'avoir le Haricot au téléphone, enfin. Il me manque mon grand garçon. J'ai le sourire aux lèvres parce qu'à cet instant précis j'adore être mère. Ça ne veut pas dire que je n'aime pas ça d'habitude, mais là je me sens débarrassée de toute lassitude, j'ai juste envie d'avoir très vite mes deux enfants avec moi... Monsieur Nanou regarde sa fille avec des yeux plein de fierté. Elle le voit et lui sourit, le sein encore dans la bouche. Ça me fait fondre ce genre de sourire. Je viens aussi d'apprendre que ma meilleure amie est enceinte de son deuxième enfant, ça leur en fera trois à elle et son mari puisqu'il était déjà papa quand ils se sont rencontrés. Ça m'a émue aux larmes...

 

- J'adore ça être maman, tu sais... On a eu une année de dingue entre les travaux, les ptites bêtises du Haricot... Mais mes enfants quand même ils déchirent ! On fait pas tout toujours bien, je débute en pré-ado, mais je pense qu'ils sont heureux.

 

- Ben ouais, je sais. Bon, ils ont pas chacun leur chambre, mais on arrivera à déménager, en attendant on améliore l'appart. On va y arriver.

 

- Déjà la chambre des mômes est en bonne voie, le lit est enfin livré, manque une moitié de papier de peint... J'ai hâte. Choisir le papier ça m'a donné plein d'idées pour une chambre d'ado et la chambre de la Fève. On va y arriver t'as raison. Ils vont pas pouvoir cohabiter trop longtemps... Et puis on sait jamais, si la famille s'agrandit d'ici quelques années...

 

- Ben non, ça c'est pas possible avec ton stérilet ! On est tranquille pendant 4 ans, pis après tu recommences...

 

- ... ... Ah ? Je me disais qu'une fois que la Fève serait plus grande, heu, tu voudrais avoir un autre bébé. Une fille ou un ptit gars...

 

- Elle a 4 mois et tu penses DEJA à ça ? De toute façon, tu sais moi, je veux pas d'autre enfant. On est très heureux comme ça. Une fille et mon beau-fils, ça me suffit.

 

- Pas d'autres enfants ? T'es sûr ?

 

 

Soupe à la grimace tout le reste de la soirée. Et pourtant, c'est son choix, il faut bien que je le respecte. Et mon choix à moi, alors ?

Quand mon fils est né, dans les circonstances que tu connais, j'étais seule. Mais j'ai toujours, toujours su qu'un jour j'aurai un autre enfant, ou au moins j'en voulais un autre. Le désir d'enfant ne s'explique pas il paraît, et honnêtment, je ne saurais pas l'expliquer non plus. Mais en tenant à nouveau mon nouveau-né dans les bras, puis en m'occupant de ma fille, en ayant la possibilité de faire mes propres choix pour mon bébé sans subir aucune pression... j'ai voulu un troisième enfant... un jour.

Je sais que c'est tôt pour en parler, même pour le concevoir. Mais j'ai besoin d'avoir la certitude qu'un jour ce sera possible.

 

Pour le moment c'est non pour lui. Et ça me fait très mal. On a bien le temps d'en reparler. Des années même. Mais si sa réponse reste négative, ce sera très douloureux pour moi. Pour le moment ce désir reste un peu abstrait mais un jour, je sais qu'il se fera sentir plus profondément... J'espère qu'il ne nous séparera pas.

 

On peut vraiment faire le deuil du désir d'enfant ? Faire le deuil d'une nouvelle grossesse, d'une nouvelle maternité ?

J'ai même pas envie d'y penser. Je préfère mettre mon envie en sommeil... et chercher un moyen de le convaincre dans quelques années !

"Il peut encore changer d'avis..." m'a dit ma soeur. J'y crois, j'y crois.

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 15:55

ImpatienceJe connais très bien leur maman, Alorom. Quand j'ai été malade, elle a été un vrai soutien. J'ai dans une boîte à bijoux un joli collier qu'elle m'a offert pour me donner de la force. Quand je le porte je pense à Elle, Alorom.

 

Cette nana est dingue, il faut le savoir. Elle a bac+12 en blagues, elles nous fait rigoler à chaque fois qu'on la voit, qu'on la lit. Si tu farfouilles sur son blog, tu ne trouveras que des billes marrants, idéaux pour te poiler les jours de pluie, les jours de spleen. Parfois, ça se passe en dessous de la ceinture et alors, on se bidonne, mais on se bidonne !

 

Et ce matin, ça n'est pas le cas. Alo, elle a quatre mômes, saisissant de beauté. Ses trois aînés viennent de perdre leur papa. Des bébés encore, merde.

 

Alo m'a demandé un peu de d'espoir dans mon billet et de la joie. Bordel, Alo, t'en a de bonnes ! Je fais comment moi ?

 

Mes petits : vous là, la Blonde, le Gros, le Graton ! C'est pas la joie, je le sais, on le sait tous. Mais pensez que vous avez un spécimen de mère peu commun. Alors, oui, des fois elle fait chier, faut pas se leurrer. Elle demande des trucs genre ranger sa chambre, aider à la maison, mais bon, elle est quand même cool non ?

 

Alors, le blues ne va pas vous quitter de sitôt, c'est sûr. Mais vous avez ses bras et sa poitrine accueillante pour vous y réfugier. Bon, on est d'accord que niveau poitrine, elle est pas gâtée notre Alo, mais bon, au pire, je lui prête les miens ! Ca fera joli deux gros nénés caramel sur ce grand corps blancs ? Et surtout, si ça peut vous faire rigoler un peu...

 

Toi la lectrice, que tu connaisses mon amie ou pas, s'il te plait, laisse-leur un commentaire*. Ils les liront tous le moment venu. Ce serait encore mieux si tu allais leur mettre un petit mot sur le non-bloug.

 

Je t'aime Alo. Il est maladroit mon billet mais en ce samedi matin, je donnerai tout pour être dans ton lit. Et pas pour faire du seske hein, juste pour te serrer très fort.

 

Mais avant je vais me laver les dents. Et attendre ton coup de fil.

 

Bisous à vous tous.

 

P.S : Parait que vous avez hérité de l'humour de vos "renpas", vous avez raison, c'est le meileur des remèdes. Et ça LUI plaira.

 

 

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 08:00

La Fève vient de naître et nous savons qu'il va falloir nous séparer d'elle, c'était le contrat. Monsieur Nanou me console mais il pleure aussi. Serons-nous assez forts pour donner notre bébé ?

 

Sa nouvelle famille est déjà là, derrière la porte. Nous les connaissons, Jean est un très bon ami de Monsieur Nanou. Ils nous répètent qu'ils vont s'occuper d'elle du mieux qu'ils peuvent et l'aimer beaucoup.

Nous signons des papiers qui disent que je leur donne mon enfant. Le Grand Haricot est là, il fait une tête bizarre.

 

- "C'est la chose la plus difficile que j'ai faite..." Je répète cette phrase sans cesse. Monsieur Nanou répond que je vais y arriver.

 

Je finis par tendre mon bébé à ces gens. Ils me remercient et l'emmènent. Le Haricot m'embrasse sur la joue et me demande :

 

- "Maman, est-ce que je peux y aller moi aussi ?" J'ai envie de vivre avec eux.

 

Aussi bizarre que ça puisse paraître, je le laisse partir. Je n'ai plus d'enfants. Ils sont partis, je les ai perdus. Je pleure, je pleure et je pleure encore.

 

 

Je me suis réveillée en larmes samedi matin. Un putain de cauchemar. Ce n'était qu'un cauchemar. Mon mari se réveille et sèche mes larmes. Il a l'habitude, je fais ce genre de rêve chaque fois que le Haricot s'en va pour le "mois de Papa". Cette année, la Fève a fait son apparition, c'est elle que j'ai donné à adopter, puis son frère a voulu aussi me quitter.

 

Non, mais qu'on me fasse signe quand disparîtra cette peur sournoise de perdre mes enfants. Parce que quand je ne rêve pas qu'on me les kidnappe, je rêve qu'ils font leurs petites valises et s'en vont faire leur vie ailleurs, adopter par Dieu sait qui. Ah et je ne vous ai pas raconté la fois où j'ai rêvé que j'avais perdu le Haricot dans un aéroport.

N'importe quoi.

 

J'ai vérifié, ma fille dort tranquillement dans son lit (enfin !) et mon grand fait route vers la Normandie avec son père. Aucun des deux ne veut d'une nouvelle mère a priori. N'importe quoi, donc.

 

Photo : Sadako, la petite fille-fantôme dans "Ring".

Un film qui m'a fait cauchemarder (la version japonaise aussi bien que l'américaine).

 

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 10:35

C'est bizarre parce que j'en parlais dans mon billet sur les coutumes liées à la naissance...

 

Quelques jours avant la naissance du Haricot, mon père a perdu l'un de ses meilleurs amis. Autant dire un presque-tonton tant mon père l'avait en haute estime et tant nous squattions son salon les samedis après-midi.

Mon père me l'a caché, à cause de cette naissance imminente, de tout le stress qui l'a précédé et aussi parce que du haut de mes 18 ans, j'étais peut-être enceinte, mais je restais son bébé. Avec le recul, je crois qu'il a eu raison. Maman depuis quelques jours, anémiée et hypertendue, la nouvelle de ce décès m'a profondément affectée.

 

Pendant cette grossesse, j'ai eu peur de la mauvaise nouvelle, parce que je sais que "une naissance, un décès", ça se vérifie quasiment à chaque fois. Nous avons craint, mon mari et moi, pour sa grand-mère, une femme admirable qui l'a quasiment élevé. Une femme de coeur, à qui je dois tout de même d'avoir hérité d'un amoureux de 24 ans à l'époque qui ne savait rien faire de ses 10 doigts dans une maison (sauf le bricolage bien-sûr !) et qui je pense avait une vision très "macho" de la vie de couple.

Nous la sentions fatiguée de vivre Mamy G, toujours si essoufflée... A l'annonce de l'arrivée du bébé, les premiers mois, elle me répétait : "J'espère que je le connaîtrai...", ce à quoi je répondais par la plaisanterie. Elle qui craignait cet hiver tellement long, est toujours avec nous et tellement impatiente de voir sa première arrière-petite-fille (qui aura son prénom pour deuxième prénom) que j'en suis émue à chaque fois. Monsieur Nanou a la chance de la voir tous les jours et pas un jour ne passe sans qu'elle prenne de mes nouvelles ou ne donne un ou deux conseils à mon mari pour prendre soin de moi ou soulager mes maux de dos. Nanette fait un peu d'hyper-tension ? Prête-lui donc mon tensiomètre, ça lui évitera d'en louer un ! Qu'elle surélève bien ses jambes si ses pieds son enflés... ah c'est bientôt qu'elle sera là la petite quand j'y pense !

Elle ne pourra pas venir me voir à la maternité, mais nous passerons la voir avant même de rentrer chez nous...

 

 

Et puis samedi matin, coup de téléphone de mon père. A sa voix, je sens déjà que quelque chose ne va pas. Notre cousin Émile est décédé en Guadeloupe, des suites d'une maladie.

Un autre presque-tonton. Cousin Emile et ses pulls Lacoste à col en V, et cette petite odeur de crème Nivéa (la boîte bleue en métal). Toujours élégant et impeccablement habillé, quand il souriait on voyait sa dent en or et ça me fascinait à l'époque... Cousin Émile et ses visites du dimanche, avec toujours à la main une boîte de gâteaux de la boulangerie. Je ne peux pas manger un mille-feuilles sans penser à lui. Cousin Émile et ses étrennes de Noël (chouette, on va pouvoir s'acheter des vêtements de Barbie !). Un billet de 50 francs, toujours neuf et plié en quatre, qu'il posait au creux de notre main en refermant bien notre poing dessus. Chaque fois, il nous fallait des mois pour dépenser notre trésor tant ce billet tout neuf était beau. Vingt ans plus tard, il m'adressait dans une enveloppes, des sous pour mon mariage : des billets en euros... tout neufs.

Que de souvenirs, tous datant de l'enfance... J'ai pleuré au téléphone avec ma soeur, bouleversée par cette nouvelle, elle aussi. Et pourtant, il y a si longtemps qu'on ne l'avait pas vu... Nous étions ses "petites" préférées, il a toujours pensé à nous : pour l'obtention de notre bac, du permis de conduire, de nos diplômes, la naissance du Haricot, du fils de ma soeur... Une petite carte pour mon mariage, ses félicitations à l'annonce de ma grossesse.

Nous avons prié pour lui, pleuré encore et puis on a rigolé. Rigolé à ce fameux été 96, celui où Papounet avait confié sa Renault 19 chérie à son cher Émile avec promesse de "la faire rouler" de temps en temps. La pauvre bagnole n'a pasquitté le garage pendant nos deux mois de vacances. A l'arrivée, plus de batterie, obligation d'en acheter une à peine sortis de l'avion. Grosse embrouille entre Papounet et le cousin Émile. Embrouille à l'antillaise avec gros éclats de voix mais ti punch et rigolade à l'arrivée.

 

C'est difficile de mettre des mots sur ce que ce décès réveille en moi. La peur de perdre mon père, pas beaucoup plus jeune qu'Emile, la conscience brutale que nous ne sommes pas grand chose, les souvenirs d'une enfance heureuse tout de même malgré les blessures, la peine que je ressens pour les 6 enfants d'Emile, mes cousins, les larmes que j'ai perçues dans la voix de mon père. Je ne sais pas.

 

A fleur de peau et toujours plus fatiguée en cette fin de grossesse, cette mort me bouleverse. Alors depuis samedi, je me tourne toujours plus vers la vie. Je plie et déplie les petits vêtements de ma toute petite, je regarde ma famille et j'essaie d'en profiter...

Je regarde mon grand garçon qui aura 11 ans samedi. Toujours plus grand, il a le profil de notre famille, le même que notre cousin Émile.

 

 

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 08:00

Copie de MamanetCélinouEnceinte, je ne ressens pas le besoin de parler à ma mère. Il y a tellement longtemps que je n'ai plus besoin d'elle...

Je me rappelle pourtant que ma Frangine, devenue maman pour la première fois en 2009, a très mal vécu l'indifférence de notre mère pendant sa grossesse.

Elle éprouvait le besoin d'échanger avec elle, de lui poser mille questions sur ses sensations, sur le nécessaire à avoir pour son bébé à la naissance, sur les suites de couches... Alors elle l'appelait, souvent. Elle n'attendait pas les réponses que n'importe quelle sage-femme ou collègue aurait pu lui donner, juste de l'INTERET. Une preuve que sa maman s'intéressait à la grossesse de sa fille.

 

Dans les films, souvent la mère et la fille se retrouvent quand cette dernière tombe enceinte. Pas dans notre film. Alors, Nanny, elle me les posait à moi ses questions. J'étais sa petite soeur, mais j'avais été enceinte avant elle, maman avant elle (si on ignore le fait, qu'elle a été ma mère à moi en quelque sorte). Elle me posait des questions et parfois elle se plaignait de ne pas avoir plus d'intérêt de la part de notre mère. Moi, j'avais mon armure. Plus besoin d'une maman, surtout d'une maman comme ça. Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais compris ce besoin. Enceinte et fragile ou pas, pourquoi avoir besoin de ses conseils à ELLE et surtout dans un domaine qu'elle n'a su maîtriser que jusqu'à nos 6 ans ?

 

Il serait long et peut-être un peu indécent de décrire mon mal de mère. Certaines choses ne se pardonnent pas, ou plutôt, je ne peux pas pardonner certaines choses. Les mots sont parfois pires que les coups. Je jure que certaines fois, j'aurais préféré être battue. J'aurais sans doute eu l'impression d'exister pour elle et de mériter autre chose que ce qu'elle m'offrait. Au fil des années, pour me protéger, donc protéger le frêle équilibre de ma petite famille monoparentale (avant de rencontrer Monsieur Nanou il y a 5 ans), j'ai appris à me contenter du peu que cette mère pouvait me donner. Un coup de fil de temps en temps, essentiellement pour parler d'elle. Peu importe ce que j'ai à dire, il y a toujours plus important dans sa vie. Le manque de ses bras et de ses mots d'amour a eu une conséquence directe sur l'estime que j'ai pu avoir de moi. Ce n'est pas pour rien qu'aujourd'hui encore, lorsqu'on m'offre un cadeau, une part de moi pense ne pas le mériter. Et c'est valable pour l'amour et l'amitié...

 

Les sentiments, le coeur, toussa toussa, c'est quand même sacrément chiant. Elle est comme elle est ma mère et je n'ai plus besoin d'elle. Et pourtant, j'ai aujourd'hui ce pincement au coeur quand je pense qu'elle ne prend JAMAIS de mes nouvelles. Qu'elle n'a JAMAIS vu mon ventre. On ne s'est pas vues depuis mon mariage et ça ne lui pose aucun problème. Elle ne voit mon fil qu'une fois par an...

Tu vas me dire que je peux aller la voir. Bien sûr que je peux. Et je le ferai sûrement. Je vais encore faire le premier pas. Pour la forme probablement, pour ne pas avoir à dire : "ma mère ne m'a pas vue enceinte de mon deuxième enfant". Il faudra sans doute aussi que j'aille la voir avec ma fille. Dois-je compter sur une visite à la maternité ? Elle n'est pas venue en mai, quand j'ai été opérée, pas plus qu'elle n'est venue en 2005 quand j'ai été malade pour la première fois.

J'ai cessé de me demander comment une maman peut laisser son enfant affronter un cancer, si petit et non fatal soit-il, seule avec un enfant. Dieu merci j'ai mon papa. Bourru, chiant à souhait, râleur, mais quel papa...

Pour la première fois depuis longtemps, j'ai besoin de quelque chose venant d'elle.

 

Si je pouvais te parler je te dirais que tu me manques Maman, même si je ne sais pas comment. Je ne sais pas ce qui me manque chez toi puisque notre dernier câlin remonte à 22 ans. Puisque que tu ne m'apportes rien, hormis un modèle auquel je ne veux pas ressembler.

Je te dirais que tu loupes quelque chose parce que je suis une fille bien. Je crois que je suis une fille bien, même s'il m'a fallu des années pour l'admettre.

Je te dirais que j'ai réussi à garder quelqu'un dans ma vie et à être heureuse avec lui, malgré tout ce que tu m'as dit. Je mérite l'amour que les miens me donnent. Comme c'est difficile d'écrire ça.

Je te dirais que je te déteste parfois de ne pas m'aimer assez. De ne pas aimer Nanny et mon petit frère assez.

Je te dirais que je connais ton enfance difficile, je connais tes souffrances, tes sacrifices, ton mariage trop précoce.

Je te dirais que, bordel, c'est pas une raison. C'est pas une raison. Pas une raison pour avoir dit tout ce que tu nous as dit. Ta plus grande fille a du mal à regarder les gens dans le yeux par ta faute. Et ta cadette, moi, a mis plus de 8 ans à s'admettre digne de mériter l'amour d'un homme. Et tu recommences encore avec ton dernier enfant.

Je te dirais que tu es folle, parce que parfois je pense vraiment que tu es folle.

Je te dirais que tes enfants, tes trois enfants, auraient toujours dû passer avant. Avant tout le monde, avant tes propres désirs.

Je te dirais que j'en veux à cette grossesse qui fait renaître en moi un petit besoin de toi...

Je te dirais que par ta faute, j'ai peur d'avoir une fille.

 

Et chez vous, la grossesse fait remonter les "vieux dossiers" aussi ?

 

 

Photo : Elle et ses bijoux. Parce que j'ai cru et je crois encore qu'elle les aime plus que moi...

 

P.S : Beaucoup de retard dans les réponses aux commentaires, je m'y attelle aujourd'hui. La Fève va très bien, c'est toujours un petit gabarit !

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 08:00

 

 

bougie.jpgMonsieur Nanou a une Grande Ex, qui a été son amie, sa chérie puis à nouveau son amie. Il n'a pas d'enfant avec elle. Elle est mariée aujourd'hui, et heureuse en ménage.

La Grande Ex (qui est toute petite en fait) et son mari sont nos amis, même si on ne se voit pas souvent.

Nous avons été émus d'apprendre la grossesse de la Grande Ex, mais je n'ai pas eu le temps de la voir enceinte.

 

Il ya une quinzaine de jours, un mardi, Monsieur Nanou est allé faire réparer notre four par le mari de la Grande Ex, il a vu son ex enceinte pour la première fois. 7 mois et demi de grossesse, une Grande Ex toute ronde, avec une petite mine chiffonnée de femme enceinte.

Le samedi qui a suivi ce mardi, nous avons reçu un SMS tragique : le bébé était mort-né. Pas beaucoup d'explications et ça se comprend.

 

Je n'ai cessé de penser à elle, à eux. J'ai maudit la Vie de reprendre ce bébé déjà formé, presque déjà là. Puis sont venues les interrogations et remarques personnelles à la con, genre "Mon Dieu ça doit être pire qu'une fausse couche !"

J'ai eu envie de les voir très vite, mais nous les avons laissé vivre ce deuil terrible.

 

Ils sont revenus vers nous pour que Monsieur Nanou les aide à déplacer des meubles. Le Mari de la Grande Ex a dû faire très vite pour réorganiser la maison et surtout effacer toute trace de chambre d'enfant, de grenouillère ou de table à langer...

J'ai rejoint Monsieur Nanou dans l'après-midi et j'ai revu la Grande Ex. Elle portait encore les traces de cette grossesse brutalement achevée : le masque, les rondeurs, la fatigue.

Je n'ai pas posé de questions et, putain, j'ai réussi à ne pas chialer.

 

Les hommes sont allés chercher à manger et la Grande Ex m'a fait son récit douloureux. Tout est sorti comme s'il le fallait, comme s'il fallait enfin que ça puisse sortir d'elle sans pleurer.

 

Et, putain, elle n'a pas pleuré. Garce de Mère Nature a envoyé une plaie qui a pris son bébé. Un bébé déjà tout fait, déjà viable mais qui n'a pas supporté qu'on coupe le réseau entre lui et sa mère. Il est mort dans la maison qu'il a toujours connue. Mais pour reposer en paix, il fallait bien qu'il en sorte et que la Grande Ex souffre, souffre et souffre encore.

Cette grosse catin de Mère Nature a endommagé la coagulation de la Grande Ex, donc pas de péridurale, ni de césarienne, trop dangereux pour la maman.

La Grande Ex a souffert mille fois plus que moi, son petit ne pouvait pas l'aider comme le font les enfants vivants en cherchant la sortie.

 

Il est "né sans vie". Il n'est pas décédé, il est né sans vie selon la loi, mais il existe pour la loi et dans le coeur de ses parents qui ont pu le toucher, le porter. C'était un petit garçon parfait selon son père qui reste émerveillé de sa petite main, de ce petit bout si beau tout habillé.

 

La Grande Ex a l'impression qu'on lui a volé sa grossesse, son bébé, sa première maternité. Il y a de la pudeur entre la Grande Ex et moi. J'ai mis cette pudeur dans ma poche pour lui dire que cette reine des truie de Mère Nature avait fait d'elle une mère en deuil, mais une mère quand même...

 

 

 

P.S : Tout ça me bouleverse, il fallait que ça sorte pour moi aussi. Je relativise vachement, sur plein de choses...

 

P.S 2 : Si l'une d'entre vous a vécu un drame pareil (ou un truc dans le genre) et que j'ai ravivé des trucs pas terribles, je m'en excuse...

 

P.S 3 : J'ai voulu mettre une échelle, c'est l'image qu'a la Grande Ex de ce deuil qui lui semble insurmontable.

J'ai préféré une bougie, une petite loupiote porteuse d'espoir. Un peu aussi à cause de mon côté grenouille de bénitier, parce que je n'ai pas eu le temps d'en allumer une en vrai...

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 10:40

 

 

pieds.jpgJe rentre de week-end de Pâques. J'étais en villégiature... chez moi avec mon mec.

Week-end trop trop bien : j'ai appris que la Mère Joie voulait faire de moi une star en me citant dans son interviouve sur Psychologies.com. En l'apprenant, j'ai failli faire pipi dans ma culotte défaillir.

D'abord, parce que putain, c'est quand même super gentil. Ensuite, parce que putain, recommandée par la Mère Joie... je me sens comme une truie poule revêtue du Label Rouge.

Je n'ai pas trouvé mieux comme comparaison, Mère Joie, mille excuses.

En fait, quand on y réfléchit bien, La Mère Joie c'est un peu ma Mylène Farmer et moi (et trois autres blogs aussi, mais là c'est de MOI qu'on parle merde !*), je suis un peu son Alizée. Je te laisse une minute, je vais chanter Lolita !

 

 

Aujourd'hui, j'ai décidé de te parler de mes pieds, que tu peux voir en photo ci-contre. C'était cet hiver, en vacances en Guadeloupe, mon île-papillon. Comme d'hab', ils étaient enfouis dans le sable, rapport au fait que c'est la partie de mon corps que je déteste le plus.

 

Parlons donc de mes panards En voilà deux qui me feront chier m'ennuieront (j'ai décidé d'être polie) jusqu'au bout.

Je t'ai fait une petite cachotterie, ma lectrice adorée. En plus, d'être une fille perdue, mère à 18 ans (17 ans et onze douzième), et une fiancée bientôt mariée (même que j'ai trouvé mon alliance et qu'elle déchire comme disent les jeunes !), je suis une survivor des pieds.

 

Je m'explique. En 2005, après plusieurs semaines à me plaindre comme une vraie chieuse que je suis (et j'assume) et à déformer mes chaussures (que j'avais de très nombreuses), j'ai décidé de consulter. Surtout pour prouver à ma collègue de l'époque que je n'avais pas "d'oignons" (le mot trop dégueu et trop vieillot qui désigne la bosse moche sur le côté du pied).

Je suis donc allée voir un putain de beau gosse un chirurgien super bien et militaire, dans un hosto militaire, pour lui montrer mon pied gauche déformé et douloureux.

Très professionnel le chirurgien, et très rigoureux et très très bien roulé aussi, ce qui est important pour être bien excitée soignée.

Donc le Dr Van Houten (ce n'est pas son vrai nom, mais ça y ressemble), me fit faire quelques radios, me massa gentiment les pieds (je déteste) et m'annonça dans la foulée que j'avais "de vilains kystes osseux" et qu'il fallait à tout prix "savoir de quoi il retourne".

Je fus très enthousiaste à l'idée d'être retournée par Van Houten, surtout qu'il rentrait d'une opération en Irak et qu'il avait le teint délicieusement bronzé. Je me dois de te préciser qu'à l'époque, je n'avais pas eu de rapport sexuel de qualité depuis belle lurette.

 

Je fus très déçue d'apprendre que la biopsie (biopsie: truc hyper douloureux qui consiste à te racler un bout d'os pour l'analyser) serait réalisée par le Dr MoinsBeau assisté du Dr PlusMoche. On ne gagne pas à tous les coups !

Après avoir souffert ma race, j'attendis quelques jours les résultats.

 

Le verdict me laissa pantoise. Van Houten commença en ces termes : "on n'a jamais vu ça, en tout cas depuis longtemps". Il m'expliqua en vrac que ce que j'avais, d'habitude, ça ne touchait que les os longs, genre fémur, genre tibia.

Bon, ok, et ? Et que c'était vraiment bizarre et étrange mais qu'il fallait opérer et dare-dare.

Voilà qu'il voulait m'opérer et ensuite me montrer son dard ! Ils sont bizarres dans l'armée !

Finalement il cracha sa Valda il finit par prononcer le mot : ostéosarcome. Sarkozy n'avait rien à voir là-dedans, heureusement, j'avais un doute. Il s'agissait simplement d'un cancer de l'os. Qui D'HABITUDE ne touche que les os longs. C'est ballot ça. Moi, ce truc m'attaquait l'os de l'oignon (quel mot dégueulasse !). Pas mortel selon Van Houten (quel beau gosse !), mais j'allais douiller sévère.

 

En avril 2005, je finis par me mettre nue devant Van Houten dans une salle d'op' toute bleue. Il scia, rabota, vissa.

Je ressortis une semaine plus tard, amaigrie de 3 kilos avec un pied bionique. Pas de chimio, mais des médocs qui donnent la gerbe.

La bonne nouvelle : j'allais pouvoir draguer Van Houten une fois par an pendant 5 ans. Surveillance car risque de récidive sur le même pied ou sur l'autre.

 

Cinq ans plus tard... Je suis fiancée et heureuse de l'être mais je me dois d'avouer que le Dr Van Houten est toujours aussi canon (je vais sûrement me faire répudier vu que Nanou lit le blog maintenant). Chaque année, je me fais belle malgré moi pour aller passer les radios de contrôle et échanger quelques mots avec lui.

Je le revois depuis quelques semaines, j'ai une super douleur-trop-dure-qui-m'empêche-de conduire, pied droit cette fois. Je te passe les détails sur le rabotage d'os, les radios, IRM et tutti quanti.

 

-"Hmmm, ça sent pas bon !" qu'il a dit Van Houten.

 

- Je me suis lavée les pieds pourtant !

 

- Non, non, je veux dire que...

 

- C'est reparti c'est ça ?

 

- Oui, je crois.

 

- Si vous vouliez me revoir, fallait trouver un autre prétexte !"

 

 

Tu l'auras compris, je repasse prochainement sur le billard. Début juin pour être précise. Van Houten préfère enlever un gros bout d'os et le remplacer par de la cryptonite plutôt que de couper le pied en entier si on attend trop. Parce que oui, j'ai demandé si c'était possible de me charcuter après mon mariage. Non, c'est pas possible. Sinon, c'est tout le pied qui va être en cryptonite. Bon, ok, en juin alors !

Bien évidemment, je suis dégoutée.

Comme je n'assume pas du tout le mot cancer ni la peur qui va avec, je préfère être en colère rapport au fait que je vais avoir le pied enflé tout l'été et que je suis quasiment sure de ne pas pouvoir le faire entrer dans la chaussure de Louis XIV qui m'a coûté la modique somme de 40 euros.

Et en plus, j'ai deux mariages cet été, je suis deux fois témoins. Je vais être trop belle avec mes béquilles et ma chaussure orthopédique !

 

Je me console en me disant que cette petite hospitalisation va me permettre de vous narrer mon séjour à ma manière. Tu sauras tout, chère lectrice, sur ce nid à beaux gosses-militaires-musclés et de surcroît amoindris par des blessures de guerre qui les rendent encore plus sexy ! On va se faire un trip trop drôle en direct de l'hôpital toi et moi. Du coup, ça va nous rapprocher, tu crois pas ?

 

Bon, sans rigoler, j'ai juste peur d'avoir mal parce que j'avais sacrément morflé il y a 5 ans.

Et aussi, j'ai les boules parce que ce gros connard de crabe du pied, revient LA DERNIERE ANNEE de surveillance !

Et enfin, j'ai les nerfs parce que s'il y a quelqu'un qui tombe enceinte sous pilule c'est moi (et mes hormones de pondeuse) et s'il y a quelqu'un qui chope un truc qui soit disant, ne touche QUE LES OS LONGS, c'est encore moi.

Le prochain coup, je pense me faire renverser par un camion poubelle piloté par un extra-terrestre... Ou croiser une girafe et son petit chez Leader Price. Avec Nanette, tout est possible !

 

 

 * je présente mes excuses à mes co-promues pour cet excès d'égocentrisme.

 

P.S : mes co-promues sont : 52semaines, Sophilosophik, et Si j'ai une soeur on l'appellera caca boudin

Pour le moment, je ne suis allée voir que le troisième, rapport au titre trop fun. Je ne suis pas déçue.

Je ne peux pas aller voir les autres, je suis au taf... naaaaaan j'déconne, j'y vais tout de suite !

 

P.S 2 : Je me dois de préciser, rapport à l'analogie que j'ai faite entre Mylène Farmer et la Mère Joie, que cette dernière ne porte pas de cuissardes ni de guêpière en cuir... Enfin je crois !

 

P.S 3 : J'ai plein de commentaires qui arrivent sur ma boite. Et comme j'ai 8 ans et demi, je suis trop contente !

M**** Mère Joie !

 

 

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 11:52


bb.gifLectrice unique (et toute sa clique), l'heure est au blues. Mais un tout ptit blues hein, y'a vraiment pire ! Je veux un bébé.

Hier soir, notre Grand Haricot (je dis notre parce que dans beau-père, y'a père aussi) nous a parlé de son futur frère. Parce que ça ne fait aucun doute pour lui, il aura un frère chez nous parce qu'il a eu une petite soeur chez le Grand Ex. J'ai eu beau lui dire que moi, je voulais bien une petite fille, histoire d'avoir les deux...non il le veut son frère.

Quand je pense à cet enfant, qu'on désire, qu'on espère pour l'année 2011, je ne peux pas m'empêcher de sourire. Mais aussi d'avoir peur. Peur de ne pas tomber enceinte tout de suite. Et peur que mes enfants ne jouent pas ensemble...

Ils auront onze années d'écart, au minimum. Le Grand Haricot entrera au collège, le Petit Pois portera des couches. J'ai toujours cette image de deux petits bouts de deux ans d'écart qui jouent ensemble, ou se battent... Mais peut-on réellement jouer ensemble quand l'un est à l'âge de la Play Station et l'autre s'extasie devant Oui-Oui et ses amis ?

J'ai une grande soeur, de trois ans mon aînée, nous sommes du même lit comme disent les vieux. Nous sommes proches, très proches, on ne peut pas rester une semaine sans s'appeler. Et chaque fois qu'on se revoit (elle vit en Guadeloupe), on pleure...et on s'étripe au bout de deux jours. Des soeurs quoi.
Plus tard, ma mère a eu mon petit frère (demi) quand j'avais onze ans. Mon père lui, a eu ma petite soeur (demie) quand j'avais 16 ans. Elle a à peine 18 mois de plus que mon fils.
Elle est un peu comme ma fille. Quand elle est à la maison, j'ai l'impression d'avoir deux enfants. Nous n'avons pas vécu ensemble et quand je suis devenue mère, je n'ai pas pris le temps d'être une soeur pour elle.
Avec le temps, une complicité très forte est née entre mon frère et moi. Je l'ai aidé à sortir de sa crise d'ado, aidé à grandir avec la mère qu'il a (et que j'ai eu). Alors onze ans, ça n'est pas tant que ça non ? Pourtant, je ne me rappelle pas avoir joué avec lui. 

Comment ça se passera pour mes enfants (mes enfants, mes enfants...j'aime) ? Joueront-ils ensemble ? Bon je sais, ce ne sont pas des perruches (les perruches sont beaucoup moins bruyantes), je ne vais pas en avoir deux juste pour que l'autre ne s'ennuie pas ! Mais ce grand écart d'âge, ça me chagrine. A la naissance de mon fils, à l'aube de mes dix-huit ans, j'ai su tout de suite qu'il n'aurait pas de frère ou de soeur avant des années. Parce qu'il fallait faire des études pour pouvoir l'élever, trouver un papa pour faire ce deuxième marmot. Bref, le remake de notre belle famille c'était pas gagné !

Je l'avoue je me torture l'esprit pour pas grand chose. Heureusement, dans mes prises de tête, j'ai la chance d'avoir un homme qui me soutient, et ça c'est important. Peu de femmes peuvent dire comme moi. La preuve :


Nanette : Tu comprends chéri, là il se sent seul, mais quand le bébé sera là... Il sera moins seul, mais il devra partager sa chambre. Alors comment ils vont nouer une relation saine si le Grand Haricot se sent "floué" par son frère ?

Bruit de fond : "Tout de suite, retrouvez Canal Football Club, et juste après, la suite de votre match Arsenal-FC Porto..."

Nanou : Hmmmmm... Oui c'est clair, c'est pas terrible comme truc... Mais je suis là, je t'aime !

Nanette (pas dupe) : Répète ce que je viens de dire !

Nanou : ... Bah tu veux un gamin c'est ça ? Mais avec nos salaires tu t'inquiète sur comment on va faire pour payer la nounou, c'est ça ?

Nanette : Non ! Ça c'était la discussion d'hier ! Pfffff, je me prends la tête pour rien, hors de question de faire un gosse avec toi !

Toute ressemblance avec une conversation ou une scène ayant eu lieu dans ton couple est purement fortuite.
Je précise que mon Nanou se sent particulièrement concerné par mes problèmes existentiels de déjà-mère et de future-mère.

Sa plus grande marque d'attention sur ce sujet étant : "on verra quand le gamin sera là !"

Alors un doute me traverse : est-ce qu'on n'est pas bien tous les trois. Évidemment, Nanou rêve d'être papa, mais bon... Sans parler des difficultés financières, des soucis d'organisation et de logistique, le fait qu'on n'ai que deux chambres...etc...etc...

Le Grand Haricot : Maman, quand tu vas être enceinte ça va être bien. Tu vas plus travailler et on va être souvent ensemble !

Nanette : Oui, quand je serai en congé. Mais tu sais faire un bébé ça prend du temps, on va d'abord s'occuper du mariage. Et puis, au début, il ne va pas beaucoup jouer avec toi, il sera tout petit... et puis quand il dormira bien la nuit, vous partagerez la même chambre... Ça ne te gêne pas ?

Le Grand Haricot : Nooooooon, j'suis pressé ! Je serai un grand frère ici aussi, parce que ma soeur chez papa, j'la vois jamais. Et puis ce sera un bébé de toi et de Nanou mais ce sera mon frère aussi, donc on va être encore plus une famille !

Nanette (en mode maman d'Obama) : Oui mon poussin, une vraie famille... On fera un tas de choses quand je serai en congé, je pourrai aller te chercher à l'école, on fera des trucs ensemble...

A ce moment-là, je me suis sentie dans la peau de Caroline Ingalls (en noire)... Quelle fierté d'avoir un enfant avec autant de coeur. Capable d'ouvrir son coeur à un petit être qui n'est pas encore né. Mon fils est la bonté personnifiée.

Le Grand Haricot : Et je t'aiderai aussi Maman ! Parce que bon, comme tu seras très grosse, tu pourras pas trop marcher ! En plus, il parait que même quand le bébé naît, bah tu restes un peu grosse quand même ! Mais moi je t'aimerai même si t'es grosse.

Finalement, un enfant, c'est très bien.

 

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 10:18


orLa photo, c'est parce qu'elle aime les bijoux... Elle a toujours aimé ça et en a toujours eu et porté beaucoup. Elle aimait nous en faire porter à ma soeur et à moi, même à cinq ou six ans : une gourmette, une chevalière, une petite bague en or réglable et la sacro-sainte chaîne en or avec une médaille de saint ou une carte de la Guadeloupe.

Je lui ressemble physiquement, je suis elle au même âge. Même (grand) sourire, même lèvres pulpeuses, de la poitrine aussi, comme elle. Et je suis petite, plus grande qu'elle, mais petite tout de même.
Un rire communicatif, de l'humour pour mieux se cacher... Ça aussi on l'a en commun. Une tendance à déprimer facilement, elle m'a refilé ça aussi.
Et la coquetterie... Une chemise rouge ? Donc un chouchou rouge dans les cheveux, forcément. Impossible de me débarrasser de cette manie.

Elle, ma soeur et moi avons trois prénoms qui se ressemblent, tellement que parfois je trouvais ça un peu bête.

Un peu bête aussi, cette façon qu'elle avait de nous fringuer pareil ma soeur et moi ! De vraies poupées Barbie...

 

Trois ans qu'on a acheté l'appart' avec Nanou, trois ans qu'on vit à Banlieue sur Orge... Elle n'était jamais venue. Elle avait mal à la tête, ou elle était fatiguée. Et puis il y a son travail, qui la fatigue beaucoup. Dix-huit (18) kilomètres nous séparent. Elle a une voiture, vieille, mais une voiture...
Pour qu'elle voit le Grand Haricot, je devais le lui emmener. Mais ils ne sortaient pas, ne faisaient rien, alors j'ai arrêté, même si je le privais un peu.
Il faut dire qu'elle avait souvent mal à la tête, ou elle était fatiguée. Et puis, son travail...

Hier soir, elle est venue. Elle est à nouveau amoureuse donc elle est venue. Me présenter, nous présenter son nouveau bonheur. Lui montrer qu'elle aussi, elle a une famille, une fille qui lui ressemble, qui elle-même a une famille... Lui montrer que oui, bien sûr, on ne s'est pas vues pendant les fêtes, on ne s'est rien offert non plus mais que je suis sa fille.

D'ailleurs, elle m'aime. Elle le dit à tout le monde. Sauf à moi. Quand je me suis retrouvée enceinte, enceinte d'un secret pendant huit mois, et qu'elle l'a découvert, elle a explosé, puis s'est radoucie, racontant à qui voulait bien l'entendre qu'elle soutiendrait sa fille jusqu'au bout. A qui voulait bien l'entendre. Sauf à moi.
J'étais en vacances chez mon père, je ne suis pas retournée chez elle. Elle ne me l'a pas demandé non plus.

Elle est à nouveau amoureuse... Pour lui, elle a envie de sortir de chez elle, de faire des choses. De venir voir sa fille, son petit-fils, son futur gendre.
Quand j'y pense, c'est comme avec les autres.
Ces anciens amoureux, ceux de l'extérieur, qui seraient un peu choqués de savoir qu'elle ne m'appelle que quand elle a besoin de moi.

Ceux qui ne pourraient pas entendre que 24 heures après mon accouchement, elle m'accablait de reproches. Parce que oui, je venais d'avoir un bébé à pas tout à fait 18 ans, oui c'était pas bien, pas bien du tout. Mais le pire, c'est que ça lui faisait du mal à ELLE.
J'en étais consciente, mais à ce moment-là, c'était ses bras que je voulais. Ses bras que je n'avais plus depuis mes 6 ans...
Quand on n'a plus l'âge d'être une poupée, on n'a plus de câlins. C'est pas beau de vieillir !

Centrée sur elle-même Maman. Égocentrique Maman. Ça veut dire la même chose, je sais.

Parfois, il m'est arrivé de rester dans ma bulle pendant des mois. Sans appeler, sans aller la voir. Pour me préserver, pour ne pas déprimer et faire subir à Nanou et au Grand Haricot ce que j'ai subi moi.

Parfois, quand je gronde le Grand Haricot, quand je m'énerve trop au point que la grossiereté affleure à mes lèvres... je me retiens et je vais chialer... J'ai peur de lui ressembler dans mes rapports avec mes enfants...
Quand je suis trop dure, j'ai peur que le jour où il aura besoin de moi, il ne me le dise pas.
Quand je ferme les yeux et que je pense à ça, je vois une jeune fille de 17 ans avec un grand sweat pour cacher son ventre...

Alors pas une journée ne passe sans que je dise à mon fils que je l'aime. Si je ne le lui dis pas, je lui montre.

Ca te le fait à toi aussi, de voir ta mère dans ta vie de mère à toi ? Dis-moi que oui, s'il te plaît !

Lectrice unique (et toutes les autres, que je remercie de venir ici), tu l'auras compris, j'ai le blues. C'est très impudique comme billet, je sais bien. En même temps, j'ai une sorte de boule dans la gorge et que des collègues aux alentours, alors faut que ça sorte et c'est tombé sur toi.
Je crois qu'il y en aura d'autres tu sais, des billets comme ça.

Mais je te rassure, demain, on va essayer de rigoler ! Et dans la mesure du possible, j'essaierai de ne pas avoir trop le blues ici, sur mon blog à moi que j'aime !

P.S : Ils en mettent du temps chez Marie-Claire a publier mon blog en tant que candidat du super concours ! Dès qu'ils le feront, je te mettrai un gentil lien pour mettre des commentaires sur moi !

P.S 2 : Y'a Caro, la Mère Joie et Sandraqui sont candidates aussi... La vache ! La compèt sera rude, ce sont des blogueuses accomplies. Mais c'est pas grave, moi j'ai une orchidée (fournie par over blog !) sur ma bannière et qui peut rivaliser avec une orchidée ?

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