Je ne fais pas tout bien. Monsieur Nanou ne fait pas tout bien. Le Grand Ex et sa femme ne font pas tout bien.
Par contre, tous les quatre, nous donnons de l'amour, beaucoup d'amour. Nous disons "je t'aime", quand parfois, nous ne savons pas ou plus le montrer à notre enfant.
Je me considère comme assez sévère, mais pas souvent injuste. Je punis, je m'énerve et parfois je zappe la page 4 de "Diplomatie et Education", celle où il est spécifié qu'il ne faut pas s'énerver, ni crier, ni hurler "mais c'est pas possible d'être aussi crado, file te laver avant que je te passe au kärcher !" (Sarko, sors de ce corps !).
Il m'est arrivé aussi par le passé de punir alors que j'avais promis de ne pas le faire si mon fils me disait la vérité. Grossière erreur que je n'ai plus jamais fairte, on ne reprend pas la parole donnée, surtout à un enfant.
Je fonctionne aujourd'hui selon le mode "Mentir, c'est pire que la bêtise elle-même." ou encore "Si tu fais une connerie, dis-le moi, n'aggrave pas ton cas...".
J'aime bien être maman, même si c'est une remise en question perpétuelle. Parfois ça me fatigue, pourtant je n'en ai qu'un. J'en ai souvent assez de répéter dix fois les mêmes choses, de m'énerver pour les mêmes raisons (ou pour rien !).
Mais me rendre compte que je dialogue avec mon fils, que nous échangeons, qu'il me donne son avis, se confie sur ses premiers émois amoureux... c'est un peu ma récompense. C'est très égoïste, mais j'aime bien recevoir sa confiance, autant que je lui donne la mienne.
Et j'aime notre complicité
Alors hier soir, la douche a été un peu glacée. Hier soir, je me suis rendue compte que mon fils me mentait.
Tous les jours. En me regardant droit dans les yeux.
Je crois qu'il y a longtemps que je n'avais pas été aussi blessée et déçue.
Je sais très bien qu'il y a pire que ça. Il n'a pas volé de voiture (si tel est son désir, merci d'en voler une avec direction assistée !), il n'a pas violenté quelqu'un... Rien de tout ça. Mais il dissimule et ment depuis des semaines. Consciemment et volontairement.
Les enfants ont leur libre arbitre. Il a choisi de le faire, au risque d'être découvert. Pour pas grand chose en plus.
Et moi, dans ses grands yeux bruns, j'ai vu un petit menteur.
Ce jugement un peu dur, cette tristesse que je ressents, cette déception... je ne lui en ai rien dit.
Mais le dîner était raté. Une purée maison bien chaude, dans une ambiance glaciale. Je n'ai pas réussi à faire semblant et à sortir la carte pédagogie : "Nous allons réfléchir à une punition, ce que tu as fait est très mal !"
Juste du silence. Et une boule dans la gorge. Qu'est-ce que j'ai mal fait pour qu'il ai besoin de mentir comme ça ?
Peut-être tout simplement qu'il grandit. Peut-être que je n'en ai pas envie.