J'ai bien festoyé avec mon fiston et avec Monsieur Nanou pour mes 28 balais printemps. Hic ! Excuse, j'ai encore la gueule de bois coupine !
Ca m'a rappelé une douce soirée d'été avec mon Nanou, on en était au stade du fri-fri dans le pilou-pilou "je t'aime, tu sais", le stade où tout est possible.
Cette période où tu n'imagines même pas faire pipi (voire caca) dans le même appartement que lui, donc tu attends qu'il parte, quitte à friser l'occlusion intestinale. Ces quelques semaines où tu ne l'imagines pas péter un quart de seconde. Les princes ne pètent pas, les princesses encore moins...
Nous étions invités à l'anniversaire d'une coupine, qui revenait de loin, victime d'un ex pas sympa et accessoirement violent. L'enflure de base quoi.
Bref, elle inaugurait (ou crémaillait) son nouvel appart, synonyme de vie nouvelle, de nouveau départ, de "dégage de ma vie gros connard". Une bonne soirée en perspective, mais qu'elle appréhendait, rapport à ses finances réduites à néant (caution, dépôt de garantie, meubles, ça coûte cher de changer de vie). Peu importe : chacun allait ramener une bouteille, un paquet de chips, une pizza etc... SOLIDARITE, bordel ! FIESTA avec alcool, bordel de merde.
20h00 pétantes, nous voilà dans la place, l'ambiance est bonne et la solidarité de chacun me touche beaucoup.
Chacun y a mis du sien, c'est beau la solidarité : une bouteille de rouge, une bouteille de blanc, une bouteille de planteur (= vague copie du VRAI planteur, mais c'est le geste qui compte), une bouteille de whisky, du coca, une bouteille de rhum, une bouteille de champagne, deux bouteilles de mousseux...
Le hic, c'est que dans ce genre de configuration, il y a une ou deux bouteilles de chaque alcool. Je commences donc par un petit verre de faux planteur.
Etant une ancienne clubbeuse chevronnée et une grosse fêtarde qui a de la bouteillede l'expérience, je sais que les mélanges sont mortels. Je décide donc de rester sur le même alcool toute la soirée. DAMNED. Il n'y a qu'UNE bouteille de planteur.
Je passe donc au rhum-coca avec une pointe de citron (Cuba libre). Slurp, ça se boit tout seul ! Un petit deuxième ? DAMNED. Plus de rhum.
Je passe donc au vin blanc, puis au rouge. Comme je n'arrête pas de jacter, j'ai la gorge sèche. Je bois une grande flûte de champagne. Ca rafraichit.
J'entends la voix de Monsieur Nanou qui me demande de ralentir. Je lui réponds que je veux aller danser. Je me lève en titubantdansant : "Sex bomb, sex bomb, you'rre my sex bomb". Je dis à Monsieur Nanou que j'ai envie de lui AU MOMENT OU S'ARRÊTE LA MUSIQUE. Il rougit et j'éclate de rire. Le rire de Sue Helen, ivre morte quand on lui a demandé si c'est elle qui a tué J.R. Après, elle a moins fait la fière la bougresse (Cf. photo).
Au moment de me rasseoir après ma danse endiablée, je sais déjà que je vais vomir. C'est une certitude. Trop de mélange. J'essaie néanmoins de garder une contenance et me lève comme si de rien était. Les toilettes sont à deux mètressi loin ! J'y arrive péniblement. La suite tu la connais : elle est composé de Curly, de chips, d'olive aux poivrons, de pizza et de rhum, le tout servi au fond des toilettes.
Miraculeusement, je n'ai pas visé à côté. J'ai tout fait proprement.
En sortant des toilettes, je titubais dangereusement. Nanou m'a regardée avec des yeux bien bien méchants (en plus que c'était même pas d'ma faute !) et m'a dit : "On rentre, je suis fatiguée et je suppose que c'est moi qui conduit ?"
Évidemment. On ne peut pas conduire avec 3,8 grammes dans le sang.
Je me suis sentie la dernière des dépravées... Impossible de marcher droit, de mettre mes chaussures, mon manteau...
De toute façon je dois repasser par les toilettes avant de partir.
Et en sortant des toilettes, PAF (le chien) : je tombe sur le côté. Honte suprême. Miraculeusement, je n'ai pas mal du tout. Bizarre.
Je me fais copieusement engueuler par Nanou qui ne cesse de répéter en secouant la tête :
- Mais dans quel état tu t'es mise... Mais dans quel état tu t'es mise.
Moi, je me contente de bredouiller des excuses, des "je t'aime, pardonne-moi" et des "arrête la voiture, je vais encore vomir".
Je précise que Nanou n'est pas du tout anti-alcool ni moralisateur. Sa princesse est redevenue grenouille, ça fout un coup.
Le réveil fut difficile entre mal de crâne et petite gêne respiratoire. Bizarre. J'avais même mal en toussant.
Le lundi, ça n'était toujours pas. Le Dr Barbu m'a envoyé faire une radio direct quand il a su comment j'étais tombée. Il s'est bien foutu de ma gueule aussi.
Verdict : deux côtes fêlées.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
EPILOGUE
Cet incident ne m'a pas vaccinée le moins du monde. Je suis toujours une (trop) bonne vivante. Ne me dis pas, coupine, qu'on peut s'amuser sans alcool, je le sais bien. Mais un repas de famille sans vin, c'est comme du pain sans sel !
J'ai établi et respecté encore plus la stratégie du "zéro mélange". Il y a aussi ce "verre de trop", celui qui vous fait basculer dans le gouffre de la nausée que j'essaie d'éviter pour être juste gaie...mais pas minable !