J'ai pas écrit "Sexe et grossesse", sinon tous les maïeusophiles (= amateurs de femmes enceintes) du coin vont se ruer ici.
Pourquoi ça me turlupine (ah ah ah) le seske pendant la grossesse ? Parce que je ne connaissais pas figure-toi ! Enceinte du Haricot menteur, j'étais célibataire et un poil malheureuse. Je n'ai pas du tout pensé au seske pendant ces mois de solitude avec mon ventre il y a dix ans.
Faut dire que le Grand Ex était THE premier et que pour moi, le seske c'était plus que le mélange des corps (miam), c'était un instant de perfection où on s'aimait plus que tout. On est cul-cul à 18 ans. Je le pense toujours hein, sauf que chez nous des fois, c'est plus le déchaînement de forces occultes (au cul ! ah ah ah... ça va pas du tout moi décidément !) que la perfection de l'instant...
Donc j'y ai pas pensé, je l'ai pas fait et j'en ai pas eu envie. Pauvre de moi. Je connais pas non plus le stress (ou pas) de refaire pilou-pilou dans le fri-fri après un accouchement-épisio ou déchirure. Il s'est passé un sacré bail avant que je ne retrouve quelqu'un.
Alors pour moi, tout ça c'est nouveau (t'façon, enceinte ET en couple, c'est nouveau).
L'annonce du Petit Pois (ou de la Petite Poisse ?) fut vite accompagnée de l'angoisse de la tâche rouge. L'angoisse que ce second petit ne voit pas le jour... C'est fragile un oeuf quand même. Je décidai donc de ne plus porter de poids (pas même les trois assiettes de notre repas), de plus courir, de ne plus sauter... et de ne plus coucher.
En fait, je ne le décidai pas, j'en devint incapable. Et crois-moi, si tu tentes de te forcer, c'est foupoudav*.
Faut me comprendre, j'avais dans la tête des images de pénis envahisseur et forceur de col de l'utérus prenant d'assaut le studio aménagé pour mon petit oeuf de Pâques... Insidieusement, le Petit Pois s'est glissé pendant deux mois (août-septembre) entre son père et moi. J'étais outrée par le moindre regard lubrique, la moindre allusion graveleuse... Pauvre Monsieur Nanou, pas de quoi donner envie de se marier hein !
Responsable et coupable de ce désert seskuel, j'évoquai ma détresse avec le Dr Turc.
- "Madame, il n'y a aucune contre-indication malgré votre antécédent de col fragile et d'hémorragie du col(le jour de l'accouchement, ndlr) ! Et puis bon, si vraiment vous avez peur... y'a d'autres moyens !"
J'adore mon obstétricien ! Il a ajouté tout un tas de trucs comme quoi, c'est très bon pour le fri-fri d'avoir des rapports pendant la grossesse, ça le garde souple, en forme, tonique ! Du bonus pour ton accouchement quoi ! C'est bon pour le couple aussi, ça le garde souple, en forme, tonique et ça évite les associations négatives (bébé = ceinture) dans la tête du futur papa.
Stupidement fixée sur ce délai de trois mois, je campai sur mes positions (à savoir, pas de position du tout !).
Fin septembre, à l'approche du mariage, nous avons revu notre petit et découvert qu'en un mois, le petit oeuf de mouche était devenu un embryon furibard qui sautait, dansait et faisait des tractions ! Je n'étais toujours pas molle du col et tout se passait bien. A la mi-octobre, le petit squatteur d'utérus était toujours aussi vif, plus gros et avec ses petites économies s'était acheté un cordon ombilical tout neuf avec placenta !
Lentement mais sûrement, à l'aube de ce quatrième mois, j'entamai mon deuxième MOI de grossesse : le mode fri-fri ! Monsieur Nanou en fut bien content... Déconcerté mais content. J'ajoutai à cette attitude de chaudasse une particularité bien à moi : l'envie d'un câlin 4 étoiles alors que le moment ne s'y prêtais pas. A Carrefour Market ("ça va pas non ? attends la fin des courses ! t'es grave "), à la Poste, le matin avant d'aller bosser, en week-end à la campagne (à deux mètres de la chambre de nos amis) et surtout, surtout, quand Monsieur Nanou n'est pas là...
A l'heure où j'écris ces mots, il est en déplacement en région lyonnaise... Il me manque, surtout sa peau si douce et son petit sourire d'adolescent... Si j'avais cinq minutes, je te parlerai de ses mollets mais bon, pas le temps là tout de suite...
Décidément, ça ne s'arrange pas ! Et toi, t'étais comment enceinte : plutôt banquise ou volcan ?
* foutu pourri d'avance (copyright "Il faut sauver le soldat Ryan")
P.S : En photo, un excellent bouquin offert par une coupine pour me chambrer. J'ai beaucoup ri et beaucoup appris !
